
Thierry Mattei a commencé sa carrière en tant que journaliste pour des agences photographiques de presse avant de bifurquer vers la fiction. Poète et écrivain, il a notamment publié le recueil de poésie Je serai Voltigeur à l’Harmattan, et s’est fait remarquer pour la force de son premier roman Dans le rouge, paru aux Éditions JC Lattès.
L’écriture de Thierry Mattei, qui s’extrait des carcans grammaticaux pour mieux vous couper le souffle, est un shoot d’émotions et d’adrénaline, un hors-piste permanent salué par la critique et déroutant.
SON LIVRE FONDATEUR

LE DORMEUR DU VAL / ARTHUR RIMBAUD
“Au commencement, il n’y eut pas un livre mais deux feuilles collées dans un cahier d’écolier. Deux poésies qui diffusaient en moi le goût des mots, la magie des images, le désir d’écrire : Le Dormeur du val d’Arthur Rimbaud et son dernier vers choc et L’Usine d’Emile Verhaeren. La poésie fut ma première maison. Impossible, vraiment, d’isoler un unique livre déclencheur, fondateur de ma trajectoire d’écrivain. Mais je revois très bien les quatre ouvrages découverts dans des bibliothèques familiales entre 10 et 15 ans qui décidèrent de ma vie sans que je m’en rende compte. Quatre pièces d’un puzzle mémoriel.
La Bibliothèque verte à la couverture comme du velours usé titrée Sans famille (Hector Malot) et la mort du singe Joli-Coeur. Puis Douze chinetoques et une souris de James Hadley Chase, univers noir et beauté blonde de la pin-up en photo sur la jaquette dont j’aimerai le sosie 40 ans plus tard. Puis Sur la route de Jack Kerouac, l’idée d’une liberté automobile, de grands espaces, transgressive peut-être. Puis Voyage au bout de la nuit de Céline, cette rythmique, cette cadence, cette « petite musique » dont l’auteur en fin de vie disait qu’elle était son apport à la littérature. Des visions de l’amour, de la mort, de l’espace et du temps m’avaient impacté. C’était à moi de jouer.“